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8 étapes pour structurer sa démarche RSE en interne

Etapes de la démarche RSE

Cet article décrit les 8 étapes pour coordonner un plan d’action RSE au sein de votre entreprise de taille PME.

 

© crédit photo Brodie Burst

Aujourd’hui, la plupart des entreprises ont déjà mené des actions en matière de RSE :  sensibilisation, journées de mécénat de compétence, tris… Ces initiatives ponctuelles sont essentielles à tout démarrage en matière de RSE : elles mobilisent et fédèrent.

`A partir d’un certain niveau de maturité, il devient toutefois nécessaire de structurer la démarche RSE, pour concentrer les efforts au bon endroit afin de :

  • Garantir une démarche RSE représentative et redevable

Illustration : oui les écogestes sont indispensables à sensibiliser, non ils ne sont pas représentatifs. Ils représentent une limitation d’impact climatique de moins de 1% du périmètre total des émissions de gaz à effet de serre.

  • Définir et respecter une enveloppe budgétaire

Illustration : la RSE c’est beaucoup de temps, des efforts de réorganisations. Mais c’est aussi un budget qu’il faut dédier : coûts de sensibilisation, coût d’accompagnement externalisé en RSE dans certains cas de figure, coûts de plateforme (bilan carbone, notations,…).

  • Donner un cap commun à l’équipe, éviter l’éparpillement et l’absence de mesure d’impact

Illustration : le choix remplacement de colis retour à usage unique par une enveloppe réutilisable en plastique ne peut pas reposer sur la simple intuition. Il est nécessaire de confronter la décision à une analyse d’impact voire de cycle de vie.

Derrière les objectifs opérationnels  de la démarche RSE se cachent trois cibles ambitieuses :

  • Attirer les talents
  • Rassurer les investisseurs éventuels
  • Garantir sa conformité

Une fois que l’entreprise a cerné la nécessité de concrétiser et structurer sa démarche RSE, vient rapidement la question suivante : « Par où commencer ? »

« Il ne suffit pas de faire de son mieux, il faut savoir quoi faire, puis faire de son mieux. »

Cette citation de Deming résume le démarrage de toute démarche RSE.

1. Identifier les référents RSE dans les différentes équipes

Le ou la responsable RSE n’est plus un profil technicien, éloigné des fonctions opérationnelles. Il ou elle doit aujourd’hui parvenir à diffuser une stratégie établie à tous les niveaux de l’organisation.

Ses principales missions sont d’embarquer les équipes, en s’appuyant sur des référents chargés de décliner les enjeux en objectifs propres à chaque métier, et de consolider les informations afin de piloter la performance globale RSE.

Comment identifier les profils référents ?

L’appétence naturelle de la personne identifiée pour le sujet est essentielle. Sa disponibilité et sa maturité dans son poste, aussi. 

Une personne en prise de poste est moins disponible pour absorber une charge de travail supplémentaire.

A l’inverse une personne en zone de confort sur son poste et cherchant à diversifier son activité peut représenter un bon profil. Aussi l’expérience en gestion de projet est un plus. Dans tous les cas, le prérequis est une discussion amont avec le service RH et le manager.

2. Créer un groupe de travail dédié à la RSE

Une fois les personnes référentes RSE identifiées, l’équipe transverse RSE peut être constituée.

Le responsable RSE a alors la charge de définir la bonne fréquence et les modalités d’échange du groupe de travail.

Ce dernier doit incarner les valeurs RSE de l’entreprise et refléter la diversité et l’engagement des talents. Ses missions principales sont comme évoqué plus haut le déploiement de la stratégie RSE dans les différents métiers mais aussi l’accompagnement sur des projets limités dans le temps et structurants. Par exemple, la remontée et la fiabilisation des données nécessaires à la réalisation du bilan carbone ou de la DPEF, ou encore la réalisation des attendus dans le cas d’une notation ou d’une certification.

L’animation du groupe de travail est une des conditions de succès : gratification financière, ateliers de sensibilisation, comitologie accès à des contenus et formations certifiantes sont autant de sources de motivation à prévoir en amont de la constitution du groupe de travail.

3. Rédiger la feuille de route des référents RSE

Afin de maximiser les chances de réussite de chacun des membres du groupe du travail, la feuille de route individuelle est un outil qui s’avère utile, à formaliser une fois que les enjeux RSE sont cadrés.

La répartition des rôles et responsabilités RSE peut se faire par domaine de compétence. Par exemple : achats responsables pour un référent qui viendrait de l’équipe achats, atténuation du changement climatique pour un profil ingénieur, éthique pour une personne référente d’une équipe juridique ou gestion des risques, …

4. Cadrer les enjeux RSE

Dans l’article Pourquoi et comment faire une analyse de matérialité ?  – The Good Goods, j’ai détaillé les étapes pour réaliser une analyse de matérialité. Selon la taille de l’entreprise (si inférieure à 250 collaborateurs) l’exercice peut être allégé à 2 jalons clés :

  • Identifier au sein du groupe de travail les 10 enjeux clés en matière de RSE et les faire valider par la direction, à partir de la norme ISO 26000 ou des ODD (Objectifs de Développement Durable)
  • Intégrer les parties prenantes (lien vers l’article) prioritaires à la réflexion du groupe de travail

Ensuite le groupe spécifie l’enjeu dans le contexte particulier de l’entreprise et identifie les actions à décider à court, moyen, long terme et des indicateurs de mesure.

5. Fixer des indicateurs à chaque enjeu

Sur cette étape, la RSE doit s’inspirer de la pratique managériale. La performance E S G (Environnement, Social, Gouvernance) se mesure à l’aune de l’atteinte d’objectifs « SMART » Spécifique, Mesurables, Acceptables, Réalistes, Temporellement définis. On pourrait même rajouter un deuxième « R » pour Représentatif. Un indicatif RSE doit donc être SMARTR.

Prenons un exemple : si votre action pour atténuer le changement climatique n’est mesuré que par les heures de formation dispensées sur le sujet au sein de votre organisation, c’est problématique : l’entreprise suit l’efficacité d’un moyen et non d’un résultat.

6. Attribuer les rôles et responsabilités de pilotage en fonction des enjeux et indicateurs prédéfinis

Les enjeux RSE émergeant de l’étape de cadrage sont d’une grande transversalité. Les personnes référentes ont alors la mission d’essaimer la connaissance et d’impliquer les postes clés.

C’est alors que des objections peuvent émerger. Une période intermédiaire de sensibilisation aux enjeux sociaux et environnementaux auprès de l’ensemble des collaborateurs. Les ateliers pédagogiques sur ces thèmes sont nombreux et peuvent se déployer en peu de temps, par leur simplicité de mise en œuvre. Liste vers les ateliers de sensibilisation.

L’art peut aussi être un moyen de sensibilisation complémentaire. Laisser une trace visible de cette étape mobilisatrice au sein des bureaux incarne le changement à venir, source de mise en mouvement de l’ensemble des équipes

7. Mettre en place le suivi

La consolidation des données et informations peut représenter une tache chronophage pour le responsable RSE et les personnes référentes. C’est la raison pour laquelle réaliser une taxonomie des actions et des indicateurs est clé pour synthétiser les indicateurs avec un dénominateur commun et fiabiliser les données. Rassembler les données peut se faire dans un simple fichier excel pour démarrer. Beavr propose de télécharger les 100 indicateurs E S G pour démarrer son activité.

L’alternative possible est de sauvegarder les données sur une plateforme SaaS collaborative. Cette décision présente de nombreux avantages : simplification des procédures de collecte, rappel automatique auprès des contributeurs pour compléter les informations manquantes, accompagnement dans les données à renseigner basé sur les référentiels existants. Avoir une approche lowtech permet toutefois d’économiser du temps de configuration et de gestion de projet et des coûts de licence non négligeables.

8. Coordonner

Le responsable RSE a pour mission de faire parler les indicateurs une fois remontés : sont-ils en ligne avec la trajectoire fixée en interne ? fixée par des organisations scientifiques externes ? Quelles réflexions amènent-ils auprès des instances dirigeantes ? Quelles sont les informations à divulguer à des fins de communication, de conformité ?

Loin d’apporter des certitudes, ces étapes permettent de se poser les bonnes questions et de permettre l’échange sur les sujets sociaux et environnementaux qu’il est désormais nécessaire de placer au cœur de la stratégie d’entreprise.

1 réflexion sur “8 étapes pour structurer sa démarche RSE en interne”

  1. Pauline Hardouin

    Article très clair grâce notamment aux nombreux exemples concrets.
    L’article montre bien, pour qu’une stratégie RSE soit efficace :
    -la nécessité que ce soit un projet d’entreprise transverse, porté par le collectif (et la direction) et non pas la seule responsabilité du responsable RSE (même s’il en reste le chef d’orchestre)
    -que le responsable RSE doit s’entourer des personnes compétentes aux expertises qu’il ne possède pas (notamment finance, légal, achats…)
    Merci Emilie, je le garde précieusement !

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